L'émissaire international a indiqué que des forces armées du régime étaient encore dans des zones habitées, en violation de son plan de paix. Un projet de résolution sur l'envoi d'observateurs sera déposé jeudi soir.
Un cessez-le-feu très fragile en Syrie. L'émissaire de l'ONU Kofi Annan a indiqué jeudi soir devant le Conseil de sécurité que le régime de Bachar el-Assad ne respectait pas totalement les clauses de la trêve prévue par son plan de sortie de crise.
«M. Annan a confirmé que ce qui s'est produit aujourd'hui ne constitue pas un respect total (des conditions du cessez-le-feu) par le gouvernement syrien (...) car les forces restent avec leurs armes dans les zones habitées et leurs alentours», a dit l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU. Kofi Annan «a souligné que les soldats et les troupes blindées devaient regagner immédiatement leurs casernes», a-t-elle ajouté.
Lors d'un entretien téléphonique, le président américain Barack Obama et son homologue français Nicolas Sarkozy ont convenu d'intensifier leurs pressions sur le gouvernement syrien pour le contraindre à cesser la répression contre son peuple et respecter «scrupuleusement» et «inconditionnellement» le plan de paix . Obama a estimé qu'en ne retirant pas ses forces des agglomérations, le président syrien était en mesure de reprendre à tout moment ses attaques contre l'opposition.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a lui aussi jugé que Damas n'avait toujours pas rempli son engagement d'appliquer le plan Annan.
Une résolution sur l'envoi d'observateurs à l'ONU déposée jeudi soirLa France, elle, a souhaité que le Conseil de sécurité de l'ONU envoie en Syrie une «force robuste d'observateurs» pour vérifier le respect du cessez-le-feu. Une résolution allant en ce sens doit être déposé jeudi soir, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé .
L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine, dont le pays a opposé par deux fois son veto à de précédentes résolutions condamnant les violences en Syrie, a déclaré que Moscou soutiendrait une telle résolution. Il a précisé qu'il s'agirait dans un premier temps d'un groupe de 20 à 30 personnes qui pourraient être sur place «au début de la semaine prochaine». Une partie de ces observateurs pourraient être prise sur le contingent de la mission de l'ONU sur le Golan.
Quelques heures après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, jeudi matin, les deux camps ont fait état de violences. Les autorités syriennes ont accusé des insurgés d'avoir fait exploser une bombe au passage d'un car militaire à Alep, dans le nord du pays. Selon la télévision syrienne, un officier de l'armée a été tué et 24 autres personnes blessées lors de l'attaque menée par ce qui est qualifié de «groupe terroriste armé».
L'opposition fait elle aussi état de plusieurs morts. Selon le Conseil national syrien, un des principaux groupes de l'opposition, trois civils ont été tués. Un peu plus tôt, l'Observatoire syrien des droits de l'homme évoquait le cas d'un civil tué dans la province de Hama sans pouvoir dire si ce civil avait été tué par des tirs des forces de sécurité ou par des milices pro-régime.
Si à 6 heures du matin - l'heure fixée pour le début du cessez-le-feu prévu par le plan de sortie de crise de Kofi Annan - l'armée syrienne avait effectivement cessé ses opérations militaires , elle n'avait pas retiré ses troupes, comme l'exige le plan.
Quant au ministère syrien de l'Intérieur, cité par la télévision publique, il a appelé les réfugiés ayant fui les violences à revenir au pays. Il a demandé à ces exilés syriens, environ 25.000 en Turquie et plus de 16.000 au Liban, d'«ignorer les publicités et informations mensongères» les empêchant de rentrer dans leur foyer. Les autorités ont également annoncé vouloir amnistier les hommes armés n'ayant «pas de sang sur les mains».
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