«Depuis le début de la campagne des primaires, comme les sondages ont installé l'idée que je pouvais gagner, ils viennent voir celui qui peut être président»,explique François Hollande.
Le candidat socialiste à l'élection présidentielle renvoie la responsabilité de la dette à Sarkozy.
Lorsque François Hollande s'y engouffre, la rue est presque déserte. En plein centre de Clermont-Ferrand, en milieu d'après-midi et en période de vacances scolaires, ce n'est pas tout à fait étonnant. Mais au fil de l'avancée du candidat socialiste, la «déambulation» finit par se transformer en bain de foule. Les passants se postent sur son passage, l'apostrophent, se prennent en photo avec lui, quand ils ne demandent pas à des membres de son entourage de prendre eux-mêmes le cliché.
«Depuis le début de la campagne des primaires, comme les sondages ont installé l'idée que je pouvais gagner, ils viennent voir celui qui peut être président», explique François Hollande en aparté, dans un bar où il vient d'avaler presque cul sec un Perrier-menthe avec Robert Hue.
L'ancien chef du Parti communiste est aussi du déplacement. C'est lui qui a ouvert le meeting en plein air sur la place de Jaude, en plein coeur de Clermont-Ferrand, en appelant à la «radicalité concrète, constructive». «Il ne faut pas se tromper de combat, il ne faut pas se tromper d'adversaire (…) Tout cela aboutit toujours à remettre en selle la droite, même lorsqu'elle est rejetée», a-t-il lancé à la tribune.
Sur ces terres de gauche du Puy-de-Dôme, Hollande est aussi venu adresser un message aux électeurs communistes: ne vous dispersez pas sur le vote Mélenchon. «Je ne suis pas le candidat qui agrège toutes les colères, toutes les frustrations. Je veux changer la France», dit-il.
Soulignant qu'«une partie de l'électorat communiste ne se retrouve pas dans la candidature Mélenchon», Robert Hue appelle à «rassembler le plus largement possible dès le premier tour. L'éparpillement, c'est courir un risque». «La vraie radicalité, ce n'est pas celle qui se complaît dans une phraséologie pseudo-révolutionnaire», ajoute l'ancien numéro un communiste.
«Aucune place aux marchés»Le matin même sur France 2, Hollande s'en était pris aux marchés financiers pour renvoyer à Nicolas Sarkozy la responsabilité de leur inquiétude: «Moi j'ai dit très clairement ce que serait le chemin pour aller vers le redressement des finances publiques (…) je n'ai à redouter aucune crise. Et si les marchés s'inquiètent (…), je veux ici leur dire que je ne leur laisserai aucune place.» Un message répété en boucle tout au long de son déplacement de jeudi, entre la visite d'une carrosserie et celle d'un salon de coiffure dans un centre de formation des apprentis.
Les accusations de la droite selon lesquelles la victoire de Hollande se traduirait immédiatement par une dégradation de la note française et par des attaques spéculatives? «De quelles dettes faudrait-il que je me préoccupe? De celles que nous avons créées? Nous ne sommes plus au pouvoir depuis dix ans, s'agace Hollande. Ce sont les siennes [celles de Sarkozy, NDLR] qu'il y aurait lieu effectivement de réduire.» Même si de récents sondages créditent à nouveau Hollande de la première place au premier tour, il continue à appeler au «vote utile».
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